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Les logements connectés deviennent une réalité

Avec un habitat plus intelligent se posent les questions du coût et de la sécurité des données

Fini le temps de la domotique, bienvenue à l’ère du logement connecté. Les promoteurs immobiliers s’apprêtent à commercialiser un habitat nouvelle génération destiné à être plus intelligent, plus confortable à vivre.

La grande innovation réside dans le pilotage centralisé et personnalisé de nombreuses fonctions via une application installée sur un smartphone. Ou comment votre téléphone vous permet d’augmenter la température de l’appartement, couper le gaz, éteindre tous les appareils en veille, actionner les volets roulants...

« L’idée consiste à installer dans chaque appartement une box capable de centraliser les commandes de tous les équipements de la maison et de permettre d’y brancher par la suite d’autres objets », explique Bruno Corinti, directeur général adjoint de Nexity.

L’arrivée de ces logements innovants est prévue pour 2018 mais quelques opérations sont déjà en test. En décembre dernier, Nexity a livré 25 appartements connectés dans le 18e arrondissement de Paris. Un bouquet de services, gérable à partir d’une application mobile, a été offert aux habitants en contrepartie d’une analyse de leurs usages.

De son côté, BNP Paribas Immobilier peaufine ses futures offres baptisées Share box, qui permet de partager du courrier à partir de sa boîte aux lettres, ou Light Inn, un interface lumineux qui module l’éclairage selon la météo… Expérimentée dans une cinquantaine de logements, la mise sur le marché de ces services est prévue pour 2017. « Dès l’achat, il sera possible de demander de les activer ou non, comme des options dans une voiture », indique Kevin Cardona, directeur de l’innovation du promoteur.

  • La sécurité

La première utilité de ce qui ressemble fort à des gadgets est de réaliser des économies d’eau, de gaz et d’électricité. « Grâce à un suivi en temps réel et une vision générale des consommations, l’occupant peut changer son comportement et, à terme, maîtriser sa facture », souligne Sylvie Jéhanno, directrice des clients particuliers d’EDF. « L’analyse de ces informations simplifie la vie des utilisateurs et leur permet de réaliser des économies », ajoute Marc Gédoux, président de Pierre Etoile.

La sécurité est une autre facette du logement intelligent. Il sera, par exemple, possible de déverrouiller à distance sa porte palière équipée d’une serrure électrique. « Téléphone, serrure et visiophone seront interconnectés », avance Kevin Cardona.

Au-delà du logement, c’est l’immeuble entier qui sera connecté. De nombreux promoteurs prévoient déjà de réaliser des halls d’entrée dotés de casiers réservables à distance. Ces emplacements sécurisés serviront à réceptionner des livraisons ou achats commandés sur Internet.

Le bailleur social Habitat du Nord a, lui, équipé les parties communes de la moitié de son parc locatif – soit 4 500 logements – en chaudières, ascenseurs et compteurs connectés. « C’est désormais plus facile de détecter un dysfonctionnement dans l’immeuble (panne d’ascenseur, fuites d’eau, etc.), de le réparer et d’informer les habitants », explique Stéphane Berriot, responsable du système d’information de cette société HLM.

  • Surcoût

« Dans une opération à Rueil-Malmaison livrable en 2018, nous prévoyons une conciergerie connectée afin de mettre en relation les habitants d’une même résidence et même ceux du quartier. L’idée est de favoriser le prêt d’objets, de se rendre des services ou d’organiser du covoiturage », détaille Marc Verrecchia, président de Construction Verrecchia.

S’ils souhaitent que cette offre se diffuse, les promoteurs doivent éclaircir de nombreux points. La facture de cette technologie ajoutée dans le logement, tout d’abord, n’est pas complètement cadrée. « Certains équipements sont encore onéreux », reconnaît un promoteur. « En matière de construction, il faut compter un surcoût de 3 000 à 5 000 euros par logement », avance Marc Verrechia. Quant à la box, sera-t-elle vendue ou louée ? Même interrogation concernant l’application et son coût de fonctionnement.

Autre incertitude : quid de la sécurité de ces données privées ? Comment seront-elles transférées, stockées et exploitées, et surtout… protégées ?

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