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Crédit immobilier : les femmes défavorisées

Les femmes seules, pénalisées par des salaires plus faibles que leurs homologues masculins, sont également en bute à des conditions d’emprunt moins favorables.

Emprunter moins pour se loger mais à des taux plus élevés que leurs homologues masculins… C’est la double peine réservée aux femmes candidates à l’accession. Car si l’inégalité se joue au bas de la fiche de paye, elle s’épanouit aussi sur le terrain du financement immobilier. « Les banques ne réservent pas le même accueil à tous les profils », confirme Sylvain Lefevre, président de la Centrale de Financement.

Parents pauvres du crédit immobilier, les femmes seules (veuves et divorcées comprises) bénéficient de conditions d’emprunt bien moins avantageuses que leurs homologues masculins. Il faut dire qu’en privilégiant les profils offrant de sérieuses garanties financières, les établissements bancaires opèrent de fait une sélection faisant la part belle aux couples et aux hommes célibataires.

De fortes disparités salariales. En la matière, les chiffres sont éloquents. A équivalent temps plein, les femmes perçoivent un salaire annuel amputé d’environ 17 % par rapport aux hommes et à caractéristiques professionnelles comparables, elles sont toujours confrontées à un écart d’environ 8 %. Une différence de traitement qui a d’inévitables répercussions. Le montant moyen emprunté pour un achat immobilier, selon le baromètre de la Centrale de financement est de 155 178 € pour un homme seul, contre 150 695 € pour une femme seule.


Une capacité d'endettement plus limitée. Avec des revenus inférieurs, les femmes disposent d'une capacité d'endettement plus faible que les hommes. Cela impacte à la fois l'âge moyen auquel elles empruntent et le montant de leur crédit. Toujours en raison d'un salaire moins élevé, les femmes disposent d'une marge plus ténue pour constituer leur apport. Elles ont besoin de plus de temps pour mettre de côté, ce qui peut pour partie expliquer le fait qu'elles empruntent globalement plus tard que les hommes (37 ans pour les hommes, 40 ans pour les femmes).


Une prime d’assurance plus élevée. Les femmes qui empruntent seules se retrouvent désormais à payer des primes d’assurance emprunteur nettement plus importantes, de 4.931 € en moyenne sur toute la durée du crédit, contre 4 589 € pour un homme seul, soit 342 € de plus. La raison ? Le taux moyen plus élevé pour une femme : 0,172 % contre 0,16 % pour un homme selon le site Magnolia.fr. Mais pourquoi les femmes paient-elles davantage malgré un montant emprunté moins élevé ? Principalement à cause de leur profession : elles sont moins nombreuses à bénéficier du statut de cadre, qui offre à l'emprunteur un tarif moins élevé. C’est le serpent qui se mord la queue, le statut influe sur le niveau de salaire qui impacte lui-même la durée du crédit et donc le taux de la prime d’assurance* déplore Astrid Cousin, porte-parole de Magnolia.fr.


  * Depuis 2012, en vertu du principe d’équité, les primes d’assurance entre les hommes et les femmes sont les mêmes. Rappelons pour mémoire qu’une directive de 2004 avait instauré une dérogation. La cour de justice estimant qu’en raison de leur profil et donc d’un plus faible risque d’activation de la garantie décès, les femmes devaient payer de plus faibles primes 


Source: Pap

Source image : pixabay

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